Une équipe de l »INSERM dirigée par le Dr Françoise Muscatelli, prouve que l’ocytocine stimule l’activité de succion à la naissance.

Communiqué de Presse

Une équipe de l’INSERM prouve que l’ocytocine stimule l’activité de succion à la naissance : espoir de guérison des troubles alimentaires du nouveau‐né.
Dans les premières heures de la vie, la relation mère‐enfant s’établit par la proximité physique et les comportements innés du nourrisson tels que la succion.Pourtant, les problèmes de prise alimentaire et de succion des nouveaux nés sont fréquents et d’origine diverses. Le syndrome de Prader‐Willi, maladie génétique orpheline (1/20 000 naissances) avec une atteinte du système nerveux, se traduit dès la naissance par une absence ou faible activité de succion nécessitant dans la plupart des cas un gavage gastrique des bébés.
Fortement investie dans la recherche sur cette maladie, l’équipe Bases moléculaires et cellulaires du syndrome de Prader‐Willi dirigée par le Dr Françoise Muscatelli à l’Institut de Neurobiologie de la Méditerranée (Marseille) – Unité 901 de l’INSERM a investigué le rôle du gène Magel2 (un des gènes impliqués dans le syndrome de Prader Willi) dans l’hypothalamus. L’équipe de chercheurs a montré que l’absence du gène Magel2 entraîne chez le souriceau des troubles sévères de la succion : les souriceaux ne se nourrissent pas et meurent. La cause de ce comportement est une altération de la synthèse de l’hormone ocytocine dans l’hypothalamus. Les membres de l’équipe ont en effet montré que l’absence de Magel2 induisait une baisse de la quantité d’ocytocine dans le cerveau des souris. L’équipe a prouvé avec succès que l’apport exogène de cette hormone (le traitement des souriceaux avec l’ocytocine) rétablit un comportement alimentaire normal. Cette victoire n’est pas des moindres puisque l’ocytocine joue un rôle capital dans le comportement d’un individu, notamment dans les interactions sociales, défectueuses dans l’autisme par exemple. Chez la mère, cette hormone joue aussi un rôle dans la parturition, l’allaitement et l’attachement de la mère à son bébé.
Ces travaux * mettent en évidence pour la première fois dans le monde de la recherche, le rôle crucial de l’ocytocine dans l’activité de succion du nouveau‐né, réflexe vital qui représente le lien relationnel le plus fort entre le bébé et sa maman. Il est sûr que ces résultats représentent un véritable espoir de traitement facile, non invasif et alternatif aux méthodes d’alimentation lourdes imposées au nouveau‐né atteint du syndrome de Prader Willi ou à tout nouveau né qui présente à la naissance un trouble du comportement alimentaire similaire.
Marseille, Jeudi 7 octobre 2010


  • * Article paru dans la revue scientifique Human Molecular Genetics le 28 septembre 2010
  • A single postnatal injection of oxytocin rescues the lethal feeding behaviour in mouse newborns deficient for the imprinted Magel2 gene Fabienne Schaller1,2,3, Françoise Watrin 1,2,3, Rachel Sturny 1,3, Annick Massacrier 2,3, Pierre Szepetowski 2,3 and Françoise Muscatelli 1,2,3,
  • 1 Institute of Biology of Development of Marseille Luminy, CNRS UMR 6126, Parc Scientifique de Luminy, BP 13, 13273 Marseille Cedex 09, France 2 Mediterranean Institute of Neurobiology (INMED), INSERM U901,Parc Scientifique de Luminy, BP 13, 13273 Marseille Cedex 09, France
  • 3 Université de la Méditerranée, UMR S901 Aix‐Marseille 2, 13009, France
  • Pour plus d’informations, contactez Marie‐Aurélie Elkurd au 04 91 82 81 42 ou par email : [email protected]‐mrs.fr

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